Des masques de viande de veau crue sur le visage, des compresses à l'huile d'olive pour la peau, des serviettes humides autour du corps pour entretenir la minceur, tout, en fin compte, était au service de la beauté. L'impératrice Elisabeth utilisait régulièrement ces recettes.
Des régimes à base d'oranges, d'oeufs, de lait, le jus de six kilos de viande de boeuf en guise de déjeuner, des blancs d'oeuf salés - tout fut tenté pour ne pas prendre un gramme de trop.
Sans oublier le lait encore chaud qu'on vient de traire. Il tint souvent lieu de repas à l'impératrice! Pour pouvoir fournir constamment du lait à Sa Majesté, il fallit à vrai dire des animaux sélectionnés, en permanence sous contrôle vétérinaire et qui étaient élevés dans le jardin tyrolien de Schönbrunn. Les vaches et les chèvres étaient même emportées en voyage car l'impératrice ne se fiait pas au bétail étranger.
Elle contrôlait son poids trois fois par jour, le résultat était enregistré sur une liste. Pour une hauteur de cents soixante douze centimètre, il ne devait pas dépasser cinquante kilos. Le tour de la taille, des cuisses, des mollets, était aussi mesuré avec précision, car la plus grande préocupation de l'impératrice était sa silhouette mince et frêle.
Il y avait ainsi dans chacune de ses résidences une salle de gymnastique avec tous les appareils possibles, des anneaux, une barre fixe et des haltères. Le mouvement était le premier commandement : il s'associait à de longues chevauchées, à la gymnastique quotidienne - une à deux heures chaque matin - et à des promenades à pied qui duraient plusieurs heures de 6 à 8 heures. On peut qualifier sans hésitation de "marches forcées" : elles étaient en effet la terreur de toutes les dames d'honneur qui devaient accompagner Sa Majesté et bien souvent la talonnaient presque à bout de souffle, car le rythme prescrit était très soutenu. Il faut presque trois heures quotidiennement pour démêler, lisser et natter ses cheveux, puis les monter en une couronne dont la coiffeuse seule a le secret. Elle lave ses cheveux toutes les deux ou trois semaines, avec un mélange d'œufs, d'herbes et de cognac. La partie la plus importante de son culte de la beauté était les soins qu'elle apportait à sa chevelure qui lui tombait jusqu'au chevilles. Elle pesait cinq kilos, dit-on. Il n'est pas étonnant que cette masse lui ait causé des maux de tête. C'est pourquoi ils étaient relevés avec des rubans pour soulager la tête et le cou.
Les femmes de chambre passaient une heure entière à lacer son corset, malgrès la minceur de sa taille. Mais elle ne devait pas mesurer plus de cinquante centimètre ! Il arrivait aussi que les robes de l'impératrice soient cousues directeent sur elle pour être parfaitement ajustées à son corps. Sous sa tenue de cheval, elle ne portait pas de lingerie mais une tunique en cuir de cref extrèmement mince. Elle devit être humide pour lui allez comme une seconde peau. Dans son livre, Die kranken Habsburger (Les Maladies des Habsbour), le Dr Bankl en conclut qu'on a là sans équivoque le tableau clinique de "l'anorexia nervosa, une obsession de maigrir pathologiquement s'accompagnant d'un besoin de mouvenement irrésistible et de l'alternance de phases de dépression et d'excitation agressive". Il explique aussi que les symptômes nevrotiques de l'anorexie sont très étroitement liés, sur le plan psychique, au rejet de toute plénitude corporelle et, avant tout, de la sexualité.
"Pour moi ni vi amour ni vain,
L'un fait mal, l'autre fait vomir"
écrivit un jour l'impératrice."